Sur sa table vermoulue, sous le porche de sa minuscule échoppe du quartier de Dadaocheng, l’artisan dessine, selon les consignes de ses clients, des images simples, des logos.
On reconnaît, pendus en vrac à des clous dans l’entrée de la modeste demeure, des signes rencontrés partout sur les murs et sur les palissades de chantier à travers la ville. Chiffres et idéogrammes, personnages et décors abstraits, abeilles et pandas sont méticuleusement dessinés sur une feuille de métal dans laquelle l’artisan découpe les formes à la pointe, millimètre par millimètre.
Ces pochoirs délicats, il en a réalisé des milliers. « C’est toujours moi qui fournis l’administration du Rail de Taiwan, par exemple, entre autres grandes entreprises. Mais je suis le dernier à Taipei à faire ce métier, dit-il, apparemment sans regret. Cela va disparaître avec moi, car mon fils n’a pas voulu reprendre le flambeau. »
Les lunettes sur le front, les yeux rieurs, il s’étonne qu’on s’intéresse à ses bouts de ferraille.